Que faut-il retenir de ces deux journées de championnats régionaux en salle, qui pour moi se résument à une grosse frustration? 140 participants pour la première journée, et seulement 6 perfs à se mettre sous la dent, du 60m au triple saut, il n'y a qu'un (triple) bond que je franchis.

Pour le Loiret Nicolas Grimault (AS Gien) (7''11 à 6 centièmes des minimas D pour les France). Au triple saut, honneur aux demoiselles, la cadette Noémie Briquet (J3 Amilly), 11m06 (les minimas D sont à 11m20), et l'espoir Anita Brasseleur (ECOCJF), 11m77 (minimas D à 11m80).
Un peu mieux le dimanche 17. Solène Hamelin a réalisé  la seule perf de niveau N1 et surclassant le 60 haies en 8’’36, Cindy Allamelou à la perche (3m75), déçue parce que la saison avance très vite et qu’il faut être au top niveau, tout comme Anaïs Lehnert ( 3m50), qui tarde à retrouver le sien par manque de sauts, il est bien difficile de s’entraîner dehors en cette saison et Amilly ne dispose pas des infrastructures pour cela. Simon Krauss (ASFAS) surclasse lui aussi le 60 haies en 8’’10, tout comme les amillois Frédéric Dagée (16m42 au poids de 6) et Jean-Pierre Horbaty auteur d’un beau jet à 15m81. Mention aussi pour Aymeric Lacombe sur le 5000 marche SEM en 22’43’’72

Que le froid glacial des derniers jours a été éradiqué  avec une température plus clémente à l'extérieur et surtout un bon chauffage à l'intérieur. Comme quoi les réunions et les coups de gueule de ces 3 dernières années portent leurs premiers fruits. Néanmoins, la désaffection des athlètes est une réalité, le souvenir de trop nombreuses journées où le thermomètre ne dépassait pas les 5 degrés hante encore les esprits, et beaucoup préfèrent s'exiler sous des plafonds plus cléments à la recherche de conditions propices à la performance.  Peut-on les blâmer ?

Faut-il en déduire que ce phénomène d'érosion est irréversible? D'autres facteurs se cumulent. Un équipement triste et vétuste, des horaires qui parfois doivent être adaptés, et l'absence de protocole. Comment doit-on qualifier un championnat régional qui ne délivre pas de titre, et aucune récompense. Ce serait davantage une journée qualificative, pour les interrégionaux et les France, qui eux seuls assureront le protocole et les podiums. Je suis désolé pour tous ceux qui sont venus me demander s'il y avait un podium et des récompenses et auxquels j'ai dû répondre par la négative. C'est une charge qui  n'est pas assurée, au regret d'un grand nombre d'athlètes.

Les prochains championnats régionaux décerneront leurs lauriers et leurs bouquets fleuris, mais il s'agira du cross-country, le 31 janvier. Ensuite il faudra lorgner vers les stades, au cœur de l'été, là où résonnent parfois des sonos performantes et des musiques plein d'allant.

Pour finir sur une bonne note, et puisque Marie-Noëlle Jacquet avait honoré de sa présence les récents championnats départementaux de cross, saluons la présence de quelques ténors locaux au cours de ce week-end, Solène Hamelin et Simon Krauss sur les haies, les ténors du poids, Alexandre et Michaël Laurent, Jean-Pierre Horbaty et Frédéric Dagée, et les perchistes Cindy Allamelou et Anaïs Lehnert.

Noter aussi que l’application des nouvelles règles IAAF concernant les faux départs ont eu leur premier lot de disqualifiés, et sans doute un peu annihilé certains athlètes, habitués à partir au plus juste. Il y a une retenue sensible, il faudra en prendre l’habitude, tant pour les athlètes que pour les juges.

Finalement, la course aux minimas est bel et bien lancée, pour toutes celles et ceux qui ont l’espoir et l’ambition de participer aux prochains Championnats de France, et on ne peut en cette période de vœux que leur souhaiter au moins de réussir dans cette quête du précieux sésame.

Jacques Billon